Commission Douleur en Gériatrie
La Commission Douleur en Gériatrie de la Société Française d’Etude et de Traitement de la Douleur (SFETD) a travaillé cette année sur l’utilisation des antalgiques chez la personne âgée. Elle a publié un consensus multidisciplinaire sur l’utilisation des antalgiques chez la personne âgée, en collaboration avec des membres de la SFETD, de la Société Française de Gérontologie et Gériatrie, de la Société Française d’Accompagnement et de Soins Palliatifs et de l’Association Francophone des Soins Oncologiques de Support.
« Consensus multidisciplinaire d’experts en douleur et gériatrie : Utilisation des antalgiques dans la prise en charge de la douleur de la personne âgée (hors anesthésie) ». Capriz et al., 2017 ; Douleurs Évaluation – Diagnostic – Traitement (2017) 18, 234—247.
Les conclusions sont les suivantes :
Le choix des thérapeutiques antalgiques nécessite une évaluation fine de la douleur, qui ne pourra se limiter à son intensité, mais recherchera en priorité auprès du patient : ses caractéristiques nociceptives et/ou neuropathiques, sa localisation (diffuse ou focale), sa périodicité, sa durée, sa fréquence et ses répercussions sur l’autonomie et la vie quotidienne.
Il est indispensable, quelle que soit l’option thérapeutique, d’effectuer une mesure de la clairance de la créatinine pour adapter la posologie des antalgiques et éviter tout surdosage.
La prise en charge débutera par un seul médicament antalgique, à la posologie la plus faible. Celle-ci sera ensuite majorée très progressivement, avec pour seules limites : l’apparition d’effets secondaires, la fonction rénale et la dose maximale autorisée « Start slow and go slow ». Comme toujours en gériatrie, l’analyse du traitement antérieur du patient permettra éventuellement son allègement, afin de réduire au maximum les interactions médicamenteuses.
Il est primordial de favoriser l’adhésion et la collaboration des personnes âgées, quel que soit leur statut cognitif. Aussi, prendre le temps d’expliquer le choix du médicament, son effet attendu, son délai d’action, ses éventuels effets indésirables et leur gestion, qui doit être anticipée, est essentiel. Associer l’entourage à la démarche est pertinent et privilégier l’éducation thérapeutique afin de favoriser l’observance et éviter le mésusage.
Une réévaluation rapide de la douleur et de la tolérance médicamenteuse est obligatoire ; elle permet d’optimiser et de sécuriser la prise en charge des patients âgés souvent polypathologiques et polymédiqués.
La Commission travaille à présent sur un consensus autour de l’utilisation des opiacés faibles chez la personne âgée qui mènera aussi à publication.